Dimanche des Rameaux - Couleur liturgique: rouge
Évangile selon saint Luc 19, 28-40 ; la Passion 22, 14 – 23, 56
Le temps de la préparation « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le Roi d’Israël ! » (cf. Mt 21, 9) Le temps de l’observation L’entrée de Jésus dans la ville sainte constitue la dernière étape de la montée à Jérusalem amorcée au chapitre 9 de l’évangile de Luc (cf. Lc 9, 51). Nous retrouvons sa détermination à accomplir ce qu’il a reconnu être sa mission, détermination présente également dans le récit de la Passion. La conscience de « devoir être aux choses de [son] Père » (Lc 2, 49 ; traduction de sœur Jeanne d’Arc), porte Jésus de bout en bout. Il ne s’agit pas ici de succomber à la quête d’une reconnaissance tout humaine. L’entrée à Jérusalem n’a rien de triomphaliste, elle évoque plutôt une procession liturgique destinée à faire comprendre ce qu’exprime Isaïe : « Voici ton Sauveur qui vient ; avec lui, le fruit de son travail, et devant lui, son ouvrage » (Is 62, 11). Il n’est pas indifférent que Luc évoque le sacre du roi Salomon (1 R 1, 28-40), avant son entrée dans le Temple et la descente de la gloire divine sur la Demeure (cf. 1 R 8), sachant que le nom de Salomon connote la paix. Le temps de la méditation En Christ, Dieu se propose, il ne s’impose pas : il a « besoin » de notre coopération pour entrer dans la Jérusalem de notre cœur, comme Jésus a eu besoin de l’ânon. Libre à nous d’accueillir ou de refuser le salut qui vient – cette plénitude d’être, de vie, qui passe par une mort à nos évidences, à nos sécurités, en bref : par la mort du vieil homme pour qu’advienne l’homme nouveau (cf. Ep 4, 21-24). Quoi qu’il en soit, rien ne peut arrêter le salut de Dieu qui épouse le temps, prend patience, tel le père du prodigue (cf. Lc 15, 11-32). Il est sûr que la parole de Jésus, porteuse de ce salut, s’accomplira et que nous trouverons « tout comme il » l’a dit. Une thématique qui revient à plusieurs reprises dans les récits de la Résurrection. Car nul ne peut arrêter la course de la Parole : l’obstacle même devenant un tremplin, comme en témoignent les Actes, où la persécution en Judée se transforme en opportunité pour annoncer la Bonne Nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre. Le temps de la prière « Qu’il entre, le roi de gloire. » (Ps 23, 9)
Emmanuelle Billoteau, ermite
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