2e dimanche de Carême - Couleur liturgique: violet
Évangile selon saint Luc 9, 28b-36
Le temps de la préparation « Je poursuis ma course pour tâcher de saisir, puisque j’ai moi-même été saisi par le Christ. » (Ph 3, 12) Le temps de l’observation Nul ne peut pénétrer dans le mystère de Jésus, vrai Dieu et vrai homme, ou découvrir la gloire enfouie dans son humanité, s’il ne se laisse conduire par lui. Il y a certes un effort bien humain à fournir – symbolisé par la montagne à gravir –, mais cet effort est une réponse à l’initiative de Dieu. La vision octroyée aux trois disciples, laquelle est de l’ordre du dévoilement, constitue les prémices du face-à-face auquel ils sont promis : quand « Dieu sera tout en tous » (1 Co 15, 28). Elle leur permettra d’assumer, au moins partiellement, le scandale de la Croix et la morsure de l’absence. Après la Résurrection, sur la route d’Emmaüs, Jésus devra encore intervenir pour que les disciples interprètent les événements et leur propre vécu avec justesse (Lc 24, 13-32). « Écoutez-le » : pour vivre avec lui et de lui ; pour comprendre que les annonces de l’Ancien Testament se sont accomplies en lui ; enfin, pour transmettre la Bonne Nouvelle du salut. Le temps de la méditation Peut-être avons-nous vécu des temps forts qui s’apparentent à l’expérience des disciples sur la montagne ? Un dévoilement qui a transformé notre vie, mais dont le caractère ponctuel a pu nous dérouter au regard des difficultés à prier, des remises en question, des bouleversements et des ratés qui demeurent dans notre existence ? Mais n’est-ce pas là l’occasion de nous rappeler que nous sommes dans le temps de l’écoute, des promesses, des lentes maturations, du travail mystérieux de la Parole en nous ? Dans une société saturée d’images, nous avons des choix à opérer : choisir le désencombrement, le silence pour que la Parole puisse résonner et trouver un espace. De même, il nous faut apprendre à garder cette Parole dans une apparente inefficacité, loin du diktat des résultats immédiats. Oui, aujourd’hui encore, le Christ veut nous prendre « avec lui » dans le clair-obscur de la foi, pour nous faire participer à la vie trinitaire. Le temps de la prière « C’est ta face, Seigneur, que je cherche. » (Ps 26, 9)
Emmanuelle Billoteau, ermite
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