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Lectio L’art du tamis

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Évangile selon saint Luc 6, 39-45

Le temps de la préparation
« Mets une garde à mes lèvres, Seigneur, veille au seuil de ma bouche. » (Ps 140, 3)

Le temps de l’observation
La parabole qui ouvre l’évangile met en garde les disciples contre les faux maîtres. Car il ne s’agit pas d’être naïf et d’accorder sa confiance sans discernement. Pas plus qu’il ne s’agit pour ces mêmes disciples de s’ériger en maîtres en intervenant dans la vie d’autrui, sans avoir travaillé sur eux-mêmes et pris acte de leur propre aveuglement. Ce qu’est censée donner la formation d’un bon maître qui apprend à écouter le « seul Maître » (Mt 23, 8) et à faire le lien entre son enseignement et la vie concrète. C’est dans ce contexte que Jésus fait entendre ses considérations sur le « dire » de chacun, invitant par là même à un discernement, à ce tri qu’exprime si bellement l’image du tamis (Si 27, 4). Un cœur bon produit un bon fruit : c’est-à-dire des paroles qui transmettent la vie, à l’opposé des paroles qui « blessent » ou qui cherchent à séduire en s’alignant sur ce que l’auditeur désire entendre.  Sachant qu’ici-bas, les paroles humaines sont toujours plus ou moins un mélange de bon grain et d’ivraie.

Le temps de la méditation
Trésor du cœur bon, mal du cœur mauvais : Jésus nous incite finalement à travailler sur notre cœur, afin d’être en mesure de dire une parole juste. Soit nous nous laissons submerger par nos émotions et nos passions (amertumes, colères, rancœurs, tristesses…), lesquelles brouillent notre perception du réel ; soit nous les offrons à l’action guérissante de l’Esprit dans la prière et la méditation de la Parole. Toutes choses qui contribuent à purifier notre cœur et à faire émerger l’image du Dieu bon, présente en nous. Ce Dieu lucide qui ne nous identifie pas pour autant à nos actes et porte sur nous un regard d’espérance. La bonté, notons-le, ne consistant pas à appeler « bien ce qui est mal et mal ce qui est bien » (Is 5, 20), sous prétexte de « charité » chrétienne. De quoi invoquer l’Esprit de discernement et de force pour qu’il nous aide à devenir les « portiers » de notre cœur et les « bergers de nos pensées » (Évagre le Pontique) !

Le temps de la prière
« Que ma prière devant toi s’élève comme un encens. »
(Ps 140, 2) 

Emmanuelle Billoteau, ermite

Éditorial de février 2025

Le printemps arrive Le jour de la marmotte, qui rivalise avec la Chandeleur pour inaugurer le mois de février, m’a toujours fasciné. À une époque où la rationalité scientifique domine…