Éditions gratuites en raison de la grève chez Postes Canada. Consulter →

Lectio Heureux !

A A

Évangile selon saint Luc 6, 17.20-26

Le temps de la préparation
« Qui donc aime la vie et désire les jours où il verra le bonheur ? » (Ps 33, 13)

Le temps de l’observation
L’évangile de ce jour constitue la première partie d’un discours (Lc 6, 20-49) qui va l’expliciter et en éclairer les enjeux : acquérir une maison intérieure solide qui résiste aux tempêtes de l’existence (Lc 6, ­47-48) ; être comparable à un arbre qui produit un bon fruit (Lc 6, 44). Cette finalité est omniprésente dans les versets qui nous occupent. Quant au moyen d’y accéder, il tire sa couleur spécifique du Maître et de la condition de disciple de ceux qui ont choisi de se mettre à sa suite et de partager sa vie. D’où les paradoxes qui peuvent nous dérouter. Ne nous placent-ils pas devant la dimension prophétique du christianisme où il s’agit de « perdre pour gagner » ? Opter pour le Christ et les valeurs qu’il a vécues et qu’il enseigne met inévitablement le disciple en porte-à-faux vis-à-vis des valeurs du monde et l’expose à des conflits intérieurs et extérieurs. Un parcours qui fut celui de Jésus, qui est et sera celui des disciples de tous les temps.

Le temps de la méditation
Le bonheur paradoxal des Béatitudes nous renvoie à notre liberté de choix, à notre expérience également. Lorsque nous nous « perdons » par amour, en faisant la place à autrui dans notre vie, en pardonnant, en compatissant, en partageant notre avoir et notre présence, ne nous arrive-t-il pas de vivre cette « dilatation » du cœur dont parle le psaume 118 (Ps 118 [119], 32), ce tressaillement de joie qui fut celui de Jean Baptiste dans le sein de sa mère quand il perçut la présence de Jésus en Marie lors de la Visitation ? Ce bonheur, à la différence des satisfactions immédiates, n’est pas fermé sur lui-même dans l’aujourd’hui précaire des richesses et des consolations qui passent et sont toujours menacées de disparaître. Le bonheur que propose le Christ est fondé sur ce qui a valeur d’éternité. Et s’il y a là une proposition qui dépasse nos forces, rappelons-nous que le Père ne peut refuser le don de l’Esprit à quiconque le lui demande (Lc 11, 13).

Le temps de la prière
« Le Seigneur entend ceux qui l’appellent : de toutes leurs angoisses, il les délivre. » (Ps 33, 18) 

Emmanuelle Billoteau, ermite

Éditorial de janvier 2025
Jean Grou

Portés par l’espérance «Si l’espérance t’a fait marcher plus loin que ta peur / Tu auras les yeux levés. Alors tu pourras tenir jusqu’au soleil de Dieu.» Ce sont les…