2e dimanche du temps ordinaire - Couleur liturgique: vert
Évangile selon saint Jean 2, 1-11
Le temps de la préparation « Car tout est de lui, et par lui, et pour lui. À lui la gloire pour l’éternité ! » (Rm 11, 36) Le temps de l’observation Le fait que le signe de l’eau « changée » en vin inaugure la série des signes de Jésus manifeste son importance. Les thématiques de la noce et du vin tournent les regards vers le temps de la fin, vers le banquet messianique. Cet épisode, par la mention du « troisième jour » (dans le texte complet de l’évangile), rappelle la révélation du mont Sinaï (Ex 19, 11) et la Résurrection. Nous sommes donc en présence d’une révélation, d’un dévoilement de ces « choses plus grandes encore » (Jn 1, 50). La mère de Jésus est nommée en premier ; elle occupe ici une place à part. Nous ne la retrouverons qu’au chapitre 19 de l’évangile de Jean, au pied de la Croix, quand l’heure de Jésus sera venue. Figure de l’Israël croyant, elle semble vivre pleinement ce verset du livre d’Isaïe : « Pour la cause de Sion, je ne me tairai pas » (Is 62, 1). Elle œuvre à ce qu’advienne l’abondance de la vie et de la joie sur cette terre. Le temps de la méditation Dans le concret de nos existences, le Ressuscité continue de se révéler, de nous manifester le Père, d’opérer des signes. Des signes que nous pouvons reconnaître à ce qu’ils sont orientés vers une plénitude de vie, une relation qui circule entre les personnes. Ils pointent vers un au-delà du manque susceptible de compromettre la « fête » que peut devenir notre existence si elle est axée sur la rencontre et la joie qui en découlent. Une fête qui ne décolle pas de notre réalité, comme le signifie la mise en perspective de cet épisode avec celui de la Croix, fût-elle glorieuse. Une fête qui suppose la mort du grain de blé en terre (Jn 12, 24) ou l’émondage de la vigne (Jn 15, 2), en vue d’une authentique fécondité. Mais si Dieu est donateur de la vie éternelle, nous sommes conviés à coopérer à son dessein de salut, comme Marie : par la vigilance, la prière, l’adhésion à « ce que nous dit » le Seigneur et le souci de l’accomplir. Le temps de la prière « Nous sommes entrés dans l’eau et le feu, tu nous as fait sortir vers l’abondance. » (Ps 65, 12)
Emmanuelle Billoteau, ermite
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