4e dimanche de l'Avent - Couleur liturgique: violet
Évangile selon saint Luc 1, 39-45
Le temps de la préparation « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche. » (Ps 62, 2) Le temps de l’observation Marie et Élisabeth, juives ferventes, incarnent l’attente et l’espérance d’Israël à une époque où « il n’y a plus de prophètes » (Ps 73, 9) et où le peuple est sous domination étrangère. Elles incarnent également l’attente à un niveau personnel : pour l’une, celle d’un accomplissement à venir comme toute jeune fille ; pour l’autre, celle d’un enfant à laquelle a fait suite la « honte » d’une stérilité synonyme de malédiction. Et c’est dans ce contexte, qui accule à s’en remettre à Dieu, que l’inattendu est venu les rejoindre, leur ouvrant un avenir de fécondité. Ce qui suppose une disponibilité intérieure : autant dire que ni l’une ni l’autre n’a essayé de combler artificiellement le « manque » auquel elle était affrontée. Et les voilà envahies de la joie de l’Esprit, conscientes que le salut de Dieu les a atteintes au plus intime d’elles-mêmes et que cette expérience personnelle les déborde : « Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour » (Lc 1, 54). Le temps de la méditation Comment vivons-nous nos attentes ? En nous distrayant (vains projets, vaines activités) ? L’espérance est-elle vivante en nous, cette espérance qui se fonde tant sur le passé – les hauts faits de Dieu dans l’histoire du salut ou dans nos vies personnelles – que du futur – la promesse d’un monde nouveau où « Dieu sera tout en tous » (1 Co 15, 28), où « la mort ne sera plus », où « il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur » (Ap 21, 4) ? Vivons-nous le temps qui nous sépare du face-à-face comme celui des douleurs de l’enfantement d’un monde nouveau (cf. Rm 8, 22) ? Car le temps de l’Avent ne nous tourne pas uniquement vers la Nativité dont nous ferons mémoire d’ici peu, mais aussi vers le retour du Christ en gloire. Marie et Élisabeth se nourrissaient de la Parole relatant les interventions de Dieu auprès de leurs ancêtres : Sarah, Rachel, Anne… Il ne nous reste plus qu’à leur emboîter le pas, car nous aussi sommes appelés à « laisser le Christ », l’« homme nouveau » par excellence, naître en nous (cf. Ga 4). Le temps de la prière « Réveille ta vaillance et viens nous sauver. » (Ps 79, 3)
Emmanuelle Billoteau, ermite
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