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Lectio Habiter l’attente

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Évangile selon saint Luc 21, 25-28.34-36

Le temps de la préparation
« Voici venir des jours – oracle du Seigneur – où j’accomplirai la parole de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda. » (Jr 33, 14)

Le temps de l’observation
Les propos de Jésus sur son retour semblent dissonants par rapport à son attitude dans les Évangiles. Ne cherchant ni la violence ni la brutalité, l’annonce des moments difficiles à venir a de quoi étonner. Il y a pourtant une cohérence interne. La finalité de ce monde n’est pas dans ce que nous en voyons aujourd’hui ; trop d’écarts, trop d’abus, trop d’exploitations, trop d’injustices encore dans l’huma­nité en regard du bon usage de la Création. Si Jésus ne cache pas que l’accomplissement de la Parole nécessitera de profonds changements dans les façons de vivre, son enseignement reste empli de sérénité. Il demande à ses disciples de ne pas mourir de peur, de ne pas se cacher, de ne pas céder à la fuite. Au contraire, l’accomplissement de la Parole est le bon moment pour maintenir une forme de stabilité et de confiance. Rester éveillé est la bonne attitude pour faire face à ce qui vient.

Le temps de la méditation
L’évangile du jour parle de l’attitude à avoir dans l’attente, dans cet écart qui nous sépare de ce qui doit venir imman­qua­blement. L’enseignement de Jésus vaut ainsi pour tout ce qui, dans nos vies, est en attente d’accomplissement de la Parole en nous. À cause d’une impatience trop forte ou d’une crainte trop grande, l’attente peut ne pas être simple à vivre. Elle vient réveiller ce qui en nous peut être tourment et désir. Elle peut nous enfermer dans une passivité qui laisse penser que nous n’avons aucune prise, aucune possibilité d’agir. Ce n’est pourtant pas le cas. Jésus propose d’habiter l’attente, d’en faire un espace où il est possible de vivre pleinement. Ce qui vaut pour la fin du monde ou des moments importants de nos vies vaut aussi pour Noël. Que faire de ce temps qui nous sépare de cette fête ? Comment lâcher nos craintes ou notre impatience pour laisser Dieu renouveler notre existence ?

Le temps de la prière
« Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. » (Ps 24, 4-5) 

Marie-Laure Durand, bibliste

Éditorial de novembre 2024
Jean Grou

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