Épiphanie - Couleur liturgique: blanc
Le temps de la préparation « Nous avons vu son étoile à l’Orient et nous sommes venus adorer le Seigneur. » (Acclamation de l’Évangile) Le temps de l’observation L’évangile d’aujourd’hui nous est connu. Peut-être, nous est-il même trop connu pour nous étonner encore ? Mais n’est-ce pas là où nous croyons savoir que nous sommes attendus, invités tels les mages à nous déplacer, à demander notre chemin comme ils le firent ? Il est si facile d’en rester à ce que nous savons ou croyons savoir, comme les grands prêtres et les scribes sollicités ici ou encore comme Hérode – au fait pourtant que la demande des mages portait bien sur le Christ Messie attendu… À l’ouverture des premiers, à leur conscience d’un manque, à leur détermination s’opposent l’immobilisme et la peur des autres. Ces derniers, Hérode en particulier, sont prisonniers de leurs propres représentations de la « royauté » messianique et incapables d’accueillir celui qui a choisi de s’enfouir dans une humanité vulnérable et sans gloire. Le temps de la méditation Tous, nous abritons en nous un chercheur de Dieu, à l’image de ces étrangers venus d’Orient sur un signe ténu. Nous sommes prêts alors à prendre des risques pour vivre l’expérience de la rencontre avec celui qui ne cesse de s’offrir et dont nous pressentons qu’il peut changer notre vie, nous conduire à l’émerveillement, à l’adoration, à la déprise de la prosternation et du don de nous-mêmes dans ce que nous avons de meilleur. Mais nous hébergeons également un Hérode terrifié par ce qu’il pourrait perdre. Et comme le Christ a été signe de contradiction pour ses contemporains, il peut l’être à l’intérieur de nous-mêmes. D’où l’importance de clarifier nos représentations de Dieu, avec les fantasmes, les peurs et les méfiances qui vont avec. À nous de nous laisser guider par l’Esprit, de consentir à ne pas tout maîtriser, de nous appliquer à cette cohérence risquée mais promise à la joie. D’où l’importance également d’une relecture de vie régulière, à la lumière de la Parole. Le temps de la prière « Montre-moi ton chemin, Seigneur, que je marche selon ta vérité ; unifie mon cœur pour qu’il craigne ton nom. » (Ps 85, 11)
Emmanuelle Billoteau, ermite
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