3e dimanche du temps ordinaire - Couleur liturgique: vert
Livre de Néhémie 8, 2-4a.5-6.8-10
Le temps de la préparation « La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ; la charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples. » (Ps 18, 8) Le temps de l’observation Le livre de Néhémie décrit un moment fondateur quand un groupe se constitue et s’unifie à l’écoute de la Parole. Tout le monde est présent : hommes, femmes, enfants. Personne n’est donc exclu de la rencontre, personne n’est laissé en dehors. Ils sont réunis, dans un même lieu, pour entendre une parole venue du passé. C’est « la loi de Moïse, que le Seigneur avait prescrite à Israël ». À l’effet que ces propos ont sur le groupe, on comprend qu’il se passe quelque chose. Le texte précise qu’ils comprennent ce qu’ils entendent, qu’elle fait sens. Ils disent qu’ils sont d’accord (« Amen ! ») puis se mettent à pleurer. Leur réaction n’est pas constituée que d’émotions, ce n’est pas qu’un moment de communion collective. Peut-être pleurent-ils car ils ne se sentent pas à la hauteur, parce qu’ils perçoivent le décalage qui s’est creusé avec Dieu. Alors Esdras leur donne un ordre. « Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart ! » Le temps de la méditation On se serait attendu à autre chose. On aurait pu penser que Néhémie allait profiter du fait qu’il soit touché au cœur pour leur demander d’être plus obéissants envers la parole de Dieu. Mais ce n’est pas ce qu’il fait. Au moment précis où le peuple est en pleurs, Néhémie lui annonce que la joie du Seigneur est son seul rempart. Pour garder la Torah et ne pas s’éloigner de Dieu, le meilleur soutien est de se réjouir de qui est Dieu et de ce qu’il offre. Néhémie demande ensuite à cette communauté de partager un bon repas bien arrosé. Le scribe a compris que la parole de Dieu n’était pas une menace mais une invitation à être heureux du fait que ce monde ait un sens, à se réjouir qu’un créateur accompagne nos existences. La source de cette joie est une reconnaissance, une forme de gratitude pour ce qui est. Le fait d’être conscient de la présence de Dieu est le chemin pour vivre de la parole de Dieu. Le temps de la prière « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. » (Mt 5, 4)
Marie-Laure Durand, bibliste
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