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Lectio Une Église de frères

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Le temps de la préparation

« Le Seigneur ouvre les yeux
des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes, le Seigneur protège l’étranger. Il soutient la veuve
et l’orphelin, il égare les pas
du méchant. » (Ps 145, 8-9)

Le temps de l’observation

La lettre de Jacques essaie de tirer des convictions théologiques qui parcourent la Bible. Le salut de Dieu défait les obstacles visibles et invisibles qui nous empêchent de vivre et abreuve la terre assoiffée. Comment être à la hauteur d’un tel Dieu ? Comment vivre à sa mesure ? L’épître propose d’arrêter de prétendre faire, à la place de Dieu, le tri entre les personnes qui lui seraient agréables et les autres. Cette tentative est non seulement vouée à l’échec mais contredit l’action de Dieu. Être le disciple du Dieu de la Bible, c’est donc prendre acte que personne, au nom de la foi ou de la communauté, ne doit être mis en bas d’un marchepied. Cette invitation doit tout changer dans l’assemblée. Il n’est plus possible de se dire frères et sœurs tout en disant à l’autre quelle doit être sa place. Le refus de trier avec un regard humain est l’occasion d’un dialogue qui ouvre à une ­fraternité réelle.

Le temps de la méditation

L’indication de l’épître a une portée éthique et spirituelle, mais pas uniquement. C’est également un enseignement de l’Église naissante sur ce qu’elle doit être, quelles directions elle doit prendre. Comment construire la fraternité non pas sur une tolérance charitable mais sur un accueil sans limites au nom même de l’action de Dieu ? Comment constituer des communautés où personne ne juge personne ? La réponse n’est pas simple, demande du rêve et du courage tant il est facile d’user de « faux critères ». Imaginons une Église où il ne serait pas question de reproduire les différences sociales présentes dans la société. L’Église n’est pas le lieu de l’entre-soi mais un lieu où les pauvretés de chacun, les cicatrices, les exclusions subies constituent le creuset de la rencontre avec Dieu et avec l’autre. Au sens strict, l’Église n’est pas appelée à aller aux périphéries mais à faire des périphéries le centre de ce qui la constitue.

Le temps de la prière

« D’âge en âge, le Seigneur régnera : ton Dieu, ô Sion,
pour toujours ! » (Ps 145, 10) 

Marie-Laure Durand, bibliste

Éditorial de septembre 2024

Éditorial SEPTEMBRE 2024 À quoi bon? L’été s’écoule doucement, le retour aux activités courantes se profile à l’horizon. Même pour les personnes retraitées, qui échappent à la frénésie de la…