20e dimanche du temps ordinaire - Couleur liturgique: vert
Livre des Proverbes 9, 1-6
Le temps de la préparation « Venez mes fils, écoutez-moi, que je vous enseigne la crainte du Seigneur. » (Ps 33, 12) Le temps de l’observation La Sagesse est celle qui appelle – directement (Pr 8) ou par l’intermédiaire de ses servantes (Pr 9) – sur les hauteurs de la cité. Ainsi, elle se fait entendre au cœur de la vie courante et non dans des endroits silencieux ou dédiés, comme au désert ou sur une haute montagne. Elle interpelle à travers les rencontres, les échanges de paroles ou de biens, les réalisations humaines. Elle invite à poser un autre regard sur la réalité, un regard contemplatif capable de conduire du perceptible jusqu’au Créateur. Elle est la grâce de Dieu à l’œuvre dans le monde et dans le cœur des humains. Elle pourrait s’identifier à la voix de la conscience éclairée par Dieu ou à ces motions de l’Esprit qui permettent à chacun de poser des choix ajustés, de rectifier son chemin en direction du « bon sens », de ne pas se perdre dans cette « étourderie » qui fait passer à côté de l’essentiel et de sa responsabilité à l’égard du monde. Le temps de la méditation À quoi la Sagesse nous convie-t-elle, sinon à manger de son pain et à boire de son vin, c’est-à-dire à nous nourrir de la Parole et à boire l’eau de ce puits intérieur où la vie de Dieu jaillit en nous ? Pour les chrétiens que nous sommes, la Sagesse annonce le Christ qui nous invite aux deux tables, de la Parole et du pain : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. » Une vie qui est déjà commencée dans l’union instaurée entre le Christ et le croyant. Le livre des Proverbes introduit une autre figure, celle de Dame Folie qui propose des eaux « volées » et du « pain pris en secret », autant dire des chimères qui conduisent à la mort (cf. Pr 9, 13-18). D’où l’importance pour chacun d’affiner son écoute, d’apprendre à discerner la voix de la Sagesse ou celle du vrai Berger, sans se laisser distraire par la voix de Dame Folie ou celle des faux messies. Ce qui suppose un travail sur soi et la fréquentation des Écritures pour reconnaître ce qui rend le son de l’Évangile. Le temps de la prière « Qui donc aime la vie et désire les jours où il verra le bonheur ? » (Ps 33, 13)
Emmanuelle Billoteau, ermite
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