18e dimanche du temps ordinaire - Couleur liturgique: vert
Livre de l’Exode 16, 2-4.12-15
Le temps de la préparation « Tel un berger, Dieu conduit son peuple, il le fait entrer dans son domaine sacré. » (Ps 77, 52) Le temps de l’observation Si les Hébreux ont supplié pour être libérés de leur captivité égyptienne, il ne semble plus en être ainsi. L’épreuve – ici, la faim – les conduit à regretter leur état d’esclaves. Pas un cri vers Dieu, qui a entendu leur détresse (cf. Ex 2, 24) et les a sauvés (cf. Ex 14, 30), mais des récriminations contre Moïse et Aaron tout aussi démunis qu’eux. La mémoire leur fait manifestement défaut, la non-satisfaction immédiate de leurs besoins, certes vitaux, leur est insupportable. Le don de la manne qui répond à la détresse du peuple est qualifié d’épreuve. Ce qui suggère que le manque et le don ont en commun de révéler ce qui habite chacun, de l’acculer à se confronter à sa propre réalité. Ce qui ne constitue pas une fin en soi : « Alors, vous saurez que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu. » Tel est en effet l’enjeu : entrer toujours plus avant dans la connaissance du Dieu de l’Alliance et vivre le plus authentiquement possible cette appartenance mutuelle, source de toute joie. Le temps de la méditation Comme les Hébreux au désert, nous sommes prompts à oublier les merveilles que Dieu a pu accomplir dans nos vies : des merveilles qui fondent notre foi et notre espérance, des merveilles qui font naître notre action de grâce et nourrissent notre louange. Ainsi, nous avons là une invitation à faire mémoire. Ce qui suppose d’être présents à ce qui nous advient dans le concret de nos existences et au chemin que nous sommes appelés à parcourir. Car comment reconnaître que Dieu nous libère si nous n’avons pas conscience d’être enchaînés et nous laissons entraîner par une fuite en avant ? Ces versets nous incitent également à nous interroger sur notre rapport au temps et à la satisfaction de nos besoins, sur notre capacité à assumer la frustration et à accueillir l’inconnu : « Qu’est-ce que c’est ? » Enfin, il peut être intéressant de replacer cet épisode dans son contexte, entre la libération d’Égypte et le don de la Loi, pour en saisir les riches nuances. Le temps de la prière « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route. » (Ps 118, 105)
Emmanuelle Billoteau, ermite
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