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Lectio Dans la main de Dieu

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Le temps de la préparation
« Quand j’ai crié vers toi, Seigneur, mon Dieu, tu m’as guéri ; Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme et revivre quand je descendais à la fosse. » (Ps 29, 3-4)

Le temps de l’observation
Comme les propos du livre de la Sagesse semblent étranges ! Comment peut-on écrire qu’on ne trouve pas de poison dans le monde ou que ce qui y naît est voué à la vie ? Un simple ­regard autour de soi montre le contraire de façon si évidente. Donner du sens à ces paroles suppose de les lire à une autre fréquence. Si les poisons et la mort existent, ce ne sont pas eux qui ont le dernier mot sur ce monde. S’il est possible de mourir, d’être empoisonné, de mourir du venin de la méchan­ceté ou de la perversité, tout cela ne mettra un terme qu’à l’existence visible sur ce plan. L’injustice, le mal n’iront pas plus loin. Ils ne sont pas en capacité d’atteindre le cœur du projet de Dieu, de couper la relation qui le lie à ses créatures. La mort est entrée dans le monde mais elle n’a pas cette capacité d’en changer la nature, d’en modifier la structure, de prendre le pouvoir sur le dynamisme créateur de Dieu. 

Le temps de la méditation
Ces paroles nous obligent à voir grand et à remettre les choses à leur place : la Création est dans la main de Dieu. Cela signifie que la crainte d’être abandonné à un monde voué au hasard­, à l’injustice ou aux puissants n’a pas lieu d’être. Fondamentalement, ce monde a un sens, nos vies aussi, et la mort ne peut rien arrêter de l’amour qui structure ce monde. Ce constat remet les choses à l’endroit. Dès lors, il est possible d’envisager des actions, de reprendre courage et de tout faire pour construire un monde de paix. C’est justement parce que ce monde est une création et non un accident du cosmos que nous devons participer à ce projet. Que serait une vie vécue à l’ombre de Dieu ? Que serait une existence où nous ne douterions pas du potentiel d’abondance auquel nous avons accès ? Pour la Bible, s’il y a une sagesse, elle consiste à s’emparer de la question et à, enfin, vivre à la mesure du projet de Dieu.

Le temps de la prière
« Tu as changé mon deuil en une danse, mes habits funèbres en parure de joie. Que mon cœur ne se taise pas, qu’il soit en fête pour toi, et que sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rende grâce ! » (Ps 29, 12-13) 

Marie-Laure Durand, bibliste

Éditorial de juillet 2024
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