Commentaire Pièces à conviction

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L’insistance du récit de ce dimanche sur les linges posés à plat à l’intérieur du tombeau a plus d’importance qu’il n’y paraît. Pour l’évangéliste, ces linges sont « des pièces à conviction » selon l’expression de la bibliste Marie-Noëlle Thabut : ils prouvent la résurrection de Jésus. Traditionnellement, dans les rites des funérailles juives, le corps du défunt est enveloppé d’une simple toile de lin blanc après avoir été purifié. Le linceul est un vêtement pour les morts, le dernier, il disparaît avec la décomposition du corps du défunt. Alors si, comme des rumeurs circulant à l’époque de cet événement, les disciples de Jésus avaient dérobé son corps, ils auraient pris les linges avec. On n’enlève pas les linges qui recouvrent un cadavre. Un mort reste enveloppé de son linceul. Le tombeau est vide mais les linges sont restés sur place. Ils prouvent que Jésus est toujours vivant. Mais s’agit-il vraiment d’une preuve ? Ces linges nous font plutôt entrer dans un autre registre, celui de la foi, la foi d’un homme, Jean. « Il vit et il crut », (Jn 20, 8). La foi aide à saisir ce que l’intelligence rationnelle ne peut pas comprendre. Depuis ce temps, la foi en la résurrection de Jésus est fondée sur le témoignage d’hommes et de femmes dont la vie est transformée. Des hommes et des femmes qui, chacun à leur façon, ont expérimenté la puissance de vie à l’œuvre dans ce tombeau.

Qu’est-ce que la résurrection de Jésus change dans ma vie ? 

Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église

Éditorial d'avril 2025
Jean Grou

Depuis une trentaine d’années, je fais partie d’une association de spécialistes de la Bible. Périodiquement, en assemblée générale ou lors de discussion au sein de l’exécutif, on s’interroge sur la…