27e dimanche du temps ordinaire - Couleur liturgique: vert
Le temps de la préparation « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur. » (Ps 8, 5-6) Le temps de l’observation Avant ce récit, la Bible n’avait employé que les termes de « mâle » et de « femelle », usant d’un même vocabulaire pour les humains et les animaux. Cette description sexuée de la réalité est logique dans un récit de généalogie. Ce texte est différent, il raconte autre chose. En hébreu, Dieu prend un côté d’Adam (et non une côte) et le place en face de lui. Ayant pour la première fois un vis-à-vis qui lui fait face, il s’écrit : « On l’appellera femme – Ishsha –, elle qui fut tirée de l’homme – Ish. » Ces termes apparaissent pour la première fois dans la Bible et racontent autre chose que la dimension sexuée du genre humain. Ils disent que la personne est un être relationnel. Ish ne sait pas qui il est avant de rencontrer Ishsha. C’est en lui faisant face qu’il accède à lui-même : si Ishsha alors Ish, si toi alors moi. En quelques mots, la Bible donne à voir la force du relationnel pour la personne humaine. Le temps de la méditation Si toi alors moi. La qualité de notre « je » dépend de la qualité du « tu » que l’on nous a adressé. La Bible raconte que celui qui prétend s’être fait lui-même est un imposteur. Nos relations ont contribué à faire ce que nous sommes devenus. Aucun déterminisme ou défaitisme ne pointe ici. Ce constat est au contraire un puissant levier et un grand espoir. Ce récit fondateur montre que chacun peut accéder à l’existence dans une relation à hauteur de visage. La Bible nous ouvre donc un horizon infini. Avant la religion ou la morale, ce récit fondateur rappelle l’origine de ce qui nous fait advenir. Ishsha et Ish, toi et moi, accédons à notre humanité à partir de la qualité de notre relation. Pas étonnant alors de dire, comme le pape François, que Dieu est relation. Il nous reste donc à inventer ce que nous pouvons faire de ce constat. « En vérité, le Seigneur est en ce lieu ! Et moi, je ne le savais pas » (Gn 28, 16). Le temps de la prière « Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » (Mc 10, 15)
Marie-Laure Durand, bibliste
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