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Commentaire Bouleversement de la puissance

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Les lectures de cette nuit de Noël permettent de mesurer l’écart entre la figure du messie attendu par le peuple et la révélation de l’Évangile. L’enfant dont la naissance est annoncée par Isaïe porte sur lui le signe du pouvoir, ses attributs véhiculent un imaginaire de grandeur. Bien que le prophète décrive un règne de bonté, il reste difficile de nous départir de l’image d’un sauveur qui serait un roi au sens littéral du terme. Nous avons du mal à envisager l’exercice du pouvoir autrement que comme un assujettissement, car quand le pouvoir nous revient, c’est ainsi que nous tendons à l’exercer.
Mais voici que l’Enfant dont la naissance est fêtée ce soir naît dans le dénuement. Sa vie tout entière est un renversement absolu de la notion de puissance. S’il a été éminemment ardu pour les contemporains de Jésus d’accepter qu’il révèle en son effacement la toute-puissance de Dieu, ça ne l’est pas moins pour nous aujourd’hui. Le soir de Noël, nous sommes appelés à nous convertir à cet incroyable bouleversement qui nous révèle que participer à la grandeur de Dieu, c’est refuser de faire place en nos cœurs à toute pulsion de domination. Car tant que le moindre rêve de (toute-)puissance hantera notre cœur, nous courrons le risque de prêter nos forces à la violence et de tourner le dos à Dieu que nous voulons pourtant servir. Voilà peut-être en quoi consiste la purification qui fera de nous un peuple selon le cœur de Dieu dont il est question dans l’épître de ce jour ?

Comment puis-je me laisser toucher par la joie de cette naissance comme si c’était la première fois ?
Quels épisodes des évangiles illustrent la manière dont Jésus manifeste son refus de mettre la main sur les personnes qu’il rencontre ?

Marie-Caroline Bustarret, théologienne, enseignante aux facultés Loyola Paris

Éditorial de novembre 2024
Jean Grou

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