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Éditorial du mois

Éditorial de septembre 2024

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Éditorial

SEPTEMBRE 2024

À quoi bon?

L’été s’écoule doucement, le retour aux activités courantes se profile à l’horizon. Même pour les personnes retraitées, qui échappent à la frénésie de la reprise professionnelle ou scolaire, septembre est souvent ressenti comme un mois de transition, entre l’exception estivale et le reste de l’année.

Un mélange de sentiments accompagne souvent ce changement de rythme dans notre vie: fébrilité, nostalgie, enthousiasme, inquiétude, etc. C’est normal. Si nous examinions de plus près cette nébuleuse émotionnelle, nous verrions qu’un combat larvé entre optimisme et pessimisme se déroule au fond de notre âme. Conserverai-je une bonne santé? Est-ce que j’accomplirai des choses qui ont du sens? Verrai-je souvent les gens que j’aime? Le monde sera-t-il bouleversé par une autre crise, qui s’ajouterait à toutes celles qui m’angoissent déjà?

Chacun de nous répond, parfois sans le savoir, à ces questions qui nous habitent. En premier lieu, nous sommes conditionnés à tendre vers un  «oui», un «non», un «peut-être» ou un «peu importe» selon la façon dont notre esprit est constitué, nos expériences de vie, notre âge. Impossible d’y échapper. Nous sommes tous plutôt optimistes ou pessimistes «de nature».

Mais en second lieu, la manière d’aborder la nouvelle année de défis relève aussi de notre vie spirituelle. Notre confiance en l’avenir dépend en partie de notre dialogue intérieur, celui auquel participent discrètement les «bons esprits» et les «mauvais esprits» se disputant notre conscience.

Je ne sais pas quel écrivain affirmait que l’arme préférée du diable était cette interrogation, susurrée à nos oreilles: «À quoi bon?» En effet, voilà une question puissante, capable d’effondrer une âme sur elle-même. À quoi bon s’engager, puisque rien ne change? À quoi bon construire, puisque tout sera un jour détruit? À quoi bon œuvrer consciencieusement, quand mon travail change si peu de chose? À quoi bon aimer, puisque l’univers est finalement si indifférent à ma petite personne?

Face à cet assaut, la seule solution est de remettre Dieu au cœur de la conversation. Si nous restons seuls avec nos pensées, les armes du découragement sont parfois trop incisives. Alors, sortons de nous-mêmes et établissons-nous dans le lieu saint de notre conversation avec ce Dieu qui nous veut joyeux, en sa compagnie, pour toujours!

À mon avis, c’est l’un des plus grands bienfaits de la messe: pendant une heure, nous faisons partie d’une conversation plus grande que nous-mêmes, celle de toute l’Église avec un Dieu qui nous sauve de l’isolement et du désespoir.

Jonathan Guilbault