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Éditorial du mois

Éditorial d’août 2024

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Célébrons notre espérance

L’hiver dernier, j’ai participé à des funérailles… lumineuses. Une femme dans la quarantaine s’était éteinte après un combat courageux contre une maladie rare. Elle laissait dans le deuil non seulement l’homme qu’elle venait fraîchement de marier, mais également deux enfants en bas âge.

À première vue, la scène semblait prête pour une cérémonie accablante. Quoi de plus déprimant que la mort d’une jeune mère débordante de vie et de projets? Et pourtant, je suis ressorti de là avec le cœur léger, renforcé dans ma foi. Comment cela était-il possible?

La liturgie, soigneusement orchestrée, y a certainement contribué. De même que la taille impressionnante de l’assemblée: près de trois cents personnes, y compris de nombreux enfants. Et une homélie pleine de sens, prononcée par un prêtre ayant connu de près la défunte. Cependant, tous ces éléments réunis n’auraient pas suffi à rendre la célébration resplendissante. Il fallait un supplément d’âme, une touche divine: l’espérance vive, incarnée, de toute une communauté de croyants et de croyantes.

Nous espérons tous et toutes, sans aucun doute, la résurrection promise par le Christ. Si nous devions être interrogés solennellement à ce sujet, nous répondrions: «J’y crois.» Autrement, il serait difficile de nous qualifier de chrétiens, de chrétiennes. Toutefois, il y a une différence entre simplement croire en quelque chose et le vivre pleinement. La plupart des personnes présentes aux funérailles en question ne considéraient pas seulement la vie éternelle comme une simple possibilité, mais comme une réalité à célébrer. À chanter. À danser.

Ça ne veut pas dire que nous tous, membres de l’assemblée, avions une foi de sainte ou de saint. Voire que nous ne traversions pas des périodes de doute. Mais faisant un seul corps le temps d’un événement à la mémoire d’une personne aimée, nous pouvions toucher du doigt cette vie foisonnante à laquelle nous aspirons du plus profond de notre être.

Quand même, n’est-ce pas triste, la mort d’un proche? Jésus lui-même n’a-t-il pas pleuré au tombeau de son ami Lazare? Absolument! Mais lors des funérailles de la jeune mère, les gens ressentaient une sorte de «tristesse-alléluia». Une douleur mêlée de joie. Non pas un désespoir face à la puissance de la mort, mais le chagrin naturel de continuer à vivre dans un monde où l’être aimé n’est plus présent physiquement. En attendant les grandes retrouvailles…

Il est bon de nous rappeler que lorsque nous nous rassemblons autour du Christ, et surtout quand nous puisons dans tous les trésors d’expression de la foi offerts par la liturgie, nous avons ce pouvoir extraordinaire: faire vivre l’espérance chrétienne.

Jonathan Guilbault