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Éditorial de janvier 2025

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Portés par l’espérance

«Si l’espérance t’a fait marcher plus loin que ta peur / Tu auras les yeux levés. Alors tu pourras tenir jusqu’au soleil de Dieu.» Ce sont les paroles du premier couplet du chant Si l’espérance t’a fait marcher. J’y vois un lien avec le Jubilée extraordinaire qui s’est ouvert le 24 décembre, dont le thème est Pèlerins d’espérance. Il s’agit d’un appel à nous situer comme des croyants et des croyantes en marche, portés par l’espérance. Oui, l’espérance, c’est le moteur, ce qui nous pousse à avancer, à nous dépasser, à faire un pas de plus, et un autre, puis un autre…

Encore faut-il avoir en vue l’objet de cette espérance qui nous garde en mouvement. Pour éviter de poursuivre des chimères, de naviguer à l’aveuglette ou de tourner en rond. Et il faut bien l’avouer, les raisons d’espérer ne sont pas évidentes dans le contexte social, ecclésial et international. Dans sa bulle Spes non confudit, qui annonce officiellement la tenue du Jubilé, le pape François propose des pistes pour éviter de nous sentir prisonniers d’un marasme apparemment sans issue. Voici deux des motifs d’espérance qu’il évoque.

En premier lieu, sans surprise: «Le Seigneur Jésus “porte” du salut» (no 1). C’est lui le cœur même de notre foi, digne de confiance plus que tout. Son amour jamais ne nous déçoit, comme le souligne François en citant saint Paul: «“J’en ai la certitude: […] rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur.“( Romains 8, 35.37-39)» (no 3) Deuxième motif, des plus fondamentaux: «L’espérance chrétienne consiste […] en ceci: face à la mort, où tout semble finir, nous recevons la certitude que, grâce au Christ […] “la vie n’est pas détruite, elle est transformée“ [1re préface des défunts] pour toujours.» (no 20)

En guise de complément, j’aimerais, en ce début d’année, nous proposer une sorte de résolution susceptible de nous aider à nous ancrer dans notre condition de «pèlerins d’espérance». Un moyen très simple, à la portée de tout le monde. Le rituel de la messe prévoit, en effet, un temps où les fidèles sont appelés à se déplacer: le moment de la communion. C’est généralement pour quelques pas seulement… Mais il vaut la peine de nous rappeler que si nous nous levons, si nous nous mettons en marche à ce moment-là de la célébration, ce n’est pas simplement pour nous conformer à une façon de faire; c’est parce que nous sommes portés par l’espérance qu’en partageant le pain eucharistique, nous nous unissons dans un même Corps, source de vie éternelle. Alors, tout au long de l’année jubilaire, pourquoi ne pas faire chaque fois de ces quelques pas un petit bout de pèlerinage sur le chemin de l’espérance?

Jean Grou